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La librairie de Salem
29 janvier 2017

Songe à la douceur (Clémentine Beauvais)

 

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http://www.livraddict.com/biblio/livre/songe-a-la-douceur.html 

 

"Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaïkovski – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie."



Dès le début, j'ai été curieuse de cette histoire. Je connaissais l'auteur pour ses Petites reines, véritable succès, et l'idée d'une histoire en deux phases me plaisait. Puis j'ai découvert qu'il était présenté comme une réécriture d'Eugène Onéguine, et j'ai décidé de ne pas le lire.

J'avais eu la chance de découvrir Eugène Onéguine à la fac, et j'en étais tombée amoureuse. Je ne voulais donc pas prendre le risque de me confronter à ce qui pour moi ne pouvait être qu'une version édulcorée, amoindrie de ce chef-d’œuvre.

Finalement, j'ai entendu une collègue libraire que j'apprécie en parler comme d'une pépite, une perle inimitable, je me suis décidée à le lire en essayant d'abandonner tout préjugés. Et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Ce livre est splendide, et la confrontation avec mon souvenir d'Eugène Onéguine ne m'a pas gênée très longtemps dans ma lecture. Au contraire, elle lui a donné encore plus de saveur, en redécouvant l'histoire sous un nouveau jour.

 

L'histoire nous fait vivre mille émotions, les personnages ont quelque chose d'infiniment touchant qui nous donne envie de les aimer, malgré leurs caractères parfois agaçant, le regard très ironique qui est posé sur eux. Tatiana est une ado romantique un peu excessive, et Eugène une vraie tête à claque, vaniteux et blasé, qu'on prend plaisir à détester, par moment. Le plus intéressant est de les retrouver 10 ans plus tard, quand le rapport de force à évoluer. Finalement, cette histoire transposée à l'époque moderne se prête très bien au jeu, on s'y retrouve énormément soi-même, à travers toutes les émotions liées à l'amour adolescent, à son excès et sa folie douce. Il y a également beaucoup d'humour, et de clins d’œil adressés à ceux qui sont de la même génération que l'auteur.

 

Le travail graphique est simplement époustouflant. Comme dans Eugène Onéguine, le roman est en vers, mais loin d'alourdir le texte, c'est ce qui lui donne son rythme, sa verve, sa beauté un peu décalée. Et la mise en page souligne cela en jouant avec le texte, elle fait entièrement partie de l'histoire, l'anime. Les trous dans les textes sont des hésitations, les mots dessinent des profils (littéralement !). Une splendeur.


Le texte est beau, puissant, plein d'émotions. Riche d'une profusion de jeux entre dit, non-dit, points de vue différents et jeux de mots. On passe du style lyrique de l'auteur à une bordée de jurons lancée par un des personnages, en une seule phrase.
Il y a de quoi faire sourire, et de quoi ravir les âmes poétiques. Le style est terriblement riche, et c'est un plaisir de tous les instants !

 

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